Conte de Noël mood - le voyage de Nivori

Dec 1, 2025

Un voyage en 24 escales ✨ à lire, imaginer, découvrir chaque jour !

4ème Escale : Le Trésor du Grand Plot

Nivori s’éveilla ce 4 décembre avec un rêve encore accroché au coin de son esprit :
cette nuit, il avait vu un gigantesque tronc d’arbre dressé au milieu de l’atelier, un tronc qui semblait l’appeler.
Un tronc… ou plutôt le grand plot des bijoutières mood, celui sur lequel naissent tant de trésors en argent.

Bien décidé à l’explorer, il attendit la tombée du soir.
Lorsque l’atelier s’assoupit, les machines silencieuses et les outils rangés, quelques bougies furent laissées allumées — comme si les fées de l’atelier savaient qu’un petit visiteur nocturne avait encore besoin de lumière.

Nivori s'approcha du grand plot. De sa taille minuscule, il lui paraissait haut comme une montagne.
Il posa une main sur l’écorce vieillie par les années de travail, inspira profondément, et commença son ascension.

Centimètre après centimètre, il s’agrippait aux creux du bois, glissait parfois, riait souvent.
Il grimpa jusqu’au large sillon où les bijoutières déposent leurs outils pour frapper les anneaux.
Le bois y était tiède, poli par les gestes répétés, chargé de la mémoire de milliers de coups.

Puis, d’un dernier effort, il atteignit le sommet…

Et resta bouche bée.

Devant lui, sous la lumière dorée des bougies, s’étendait un paysage d’argent.
Des anneaux martelés formaient un relief de petites facettes scintillantes, comme une chaîne de montagnes sous la lune.
Plus loin, des anneaux froissés créaient des vallées de plis et de crevasses où la lumière dansait.
Et là, délicatement posés, des anneaux piquetés semblaient recouverts d’une poudre d’étoiles, doux comme du velours.

Il s’avança, émerveillé.

Il posa sa main sur une facette martelée : elle vibra légèrement, comme si elle gardait l’écho du dernier coup de marteau.
Il sauta d’un sillon froissé à un autre, éclatant d’un petit rire à chaque rebond.
Il caressa du bout des doigts la surface poudrée d’un anneau piqueté, respirant cette sensation unique d’un paysage métallique façonné par des mains patientes.

Dans la lumière tremblante des bougies, les matières devenaient vivantes : des roches argentées sculptées par le temps et la passion des bijoutières.

Et Nivori comprit la magie.
Ce n’était pas seulement du métal : c’était la trace des gestes, des rêves, de la créativité.
Une alchimie entre l’humain… et un soupçon de féerie.

Avant de redescendre, il eut une idée.
Il fouilla dans sa poche — une petite poche de lutin où se cachent toujours quelques poussières d’étoiles — et y prit un minuscule éclat brillant.

Il le posa au centre du plot, juste là où la lumière des bougies se refléterait le mieux.

Puis il repartit, glissant le long du bois, disparaissant dans l’atelier endormi.

Le lendemain matin, les bijoutières trouvèrent, entre deux anneaux, une petite lueur scintillante…

Et l’une d’elles murmura :

Il est repassé cette nuit, j’en suis certaine.

 

3ème escale: Le Bain des Couleurs

Nivori avançait désormais d’un pas émerveillé dans son microcosme mood. Chaque détour, chaque outil, chaque éclat de lumière révélait un savoir-faire qu’aucun lutin n’avait jamais eu le privilège d’observer de si près.

Ce matin-là, il arriva dans l’un des endroits les plus secrets de tout l’atelier : le domaine de la magicienne des couleurs, celle que les bijoutières appellent affectueusement leur Picasso.

Sur les grands établis de bois, Nivori se faufilait comme un funambule. Il sautait par-dessus les limes longues comme des ponts, se glissait entre les machines à graver — qu’il se promettait de découvrir un autre jour — puis escalada une à une des boîtes remplies d’anneaux blancs, aussi grands que des roues de moulin à sa taille minuscule.

Arrivé au sommet, son souffle se coupa : devant lui s’étendait une vaste mer fumante, une eau qui bouillonnait comme les sources chaudes d’Islande. Autour, des dizaines de récipients débordaient de liquides colorés, vibrants comme des potions enchantées.

Curieux, il voulut s’approcher. Il accrocha un long fil de métal, le laissa glisser entre ses mains et commença sa descente, lentement… prudemment…

Mais soudain — fouuuush ! — il fut soulevé dans les airs !
Une lutine mood, sans l’avoir vu, avait attrapé le fil et y avait accroché un immense anneau blanc. Immense à la taille de Nivori, évidemment.

Le petit lutin sentit son cœur s'emballer : il était transporté droit vers l’un des mystérieux bains colorés.
La chaleur douce se faisait de plus en plus intense… trop intense… et puis....

PLOUF !

Nivori disparut dans un liquide pourpre-violet, avec l’anneau. Heureusement, seule sa petite tête dépassait, ses oreilles tremblant au-dessus de la surface.
Quelques secondes plus tard, il fut sorti d’un geste net, secoué violemment, puis plongé dans un bain glacé qui lui coupa le souffle.
Encore quelques secousses… puis silence. Le fil fut réaccroché au support.

L’anneau, désormais devenu d’un violet profond et somptueux, avait déjà disparu dans un autre coin de l’atelier.

Quant à Nivori…

Tremblant et dégoulinant, il se réfugia dans le recoin d’une caisse.
Il se regarda les mains. Puis ses jambes. Puis sa tunique.

Oh non.

Le petit lutin Nivori était devenu… violet.

Il soupira.
« C’est malin, ça… »

Et pourtant, au fond de lui, il le savait : ce n’était que le début d’une incroyable aventure…. colorée …

à suivre !

2ème escale: “L’Aurore dans le Titane”


Nivori, toujours minuscule comme un grain de poussière égaré, avançait prudemment sur ce qui lui semblait être un immense pont métallique.
En réalité, c’était simplement la grille de travail où reposaient plusieurs anneaux en titane, encore gris et silencieux.

Sous ses pieds, les fils de métal formaient un treillis géant, un filet d’argent suspendu dans la lumière de l’atelier.
Autour de lui, il entendait les rires lointains des bijoutières, comme des cloches joyeuses résonnant dans un royaume trop vaste pour sa nouvelle taille.

Tout semblait paisible.

Jusqu’à ce qu’il sente… un souffle.
Un souffle chaud, puissant, qui fit vibrer la grille sous ses bottes minuscules.

Oh oh… ça, ce n’est pas normal… pensa-t-il.

Une lumière vive apparut soudain au bout de la table, comme un soleil qui naît en plein hiver.
La chaleur devint intense.
La grille trembla.
Nivori, paniqué mais agile, courut, bondissant de fil en fil, avant de se jeter derrière un lourd support en fer.
De là, il risqua un œil.

Et ce qu’il vit…
Il ne l’aurait jamais cru possible.

Une flamme, fine mais éblouissante comme un éclair apprivoisée, dansait devant les anneaux de titane.
À mesure qu’elle glissait sur le métal, quelque chose d’extraordinaire se produisit :

Les anneaux gris se mirent à rouler doucement, comme s’ils saluaient la lumière.
Les grains métalliques vibraient…
Et les couleurs naissaient.

D’abord un reflet discret, un soupçon de violet.
Puis un rouge chaud.
Un bronze profond.
Un bleu si intense qu’il scintillait comme une étoile gelée.

C’était une transformation silencieuse, mais immense.
Nivori n’osait plus cligner des yeux.

Devant lui, les anneaux prenaient l’apparence de miniatures d’aurores boréales, des vagues de couleurs qui glissaient, respiraient, se mêlaient.

Il n’avait jamais rien vu de si beau.

La lumière était presque trop forte, mais il ne pouvait s’empêcher de regarder.
C’était comme si le titane capturait la magie elle-même.

Puis, aussi soudainement qu’elle était apparue, la flamme s’éteignit.

Le silence retomba.
La grille resta chaude encore quelques instants, fumante comme un sol volcanique.
Nivori attendit.
Une minute. Deux. Trois.

Puis, avec une prudence émerveillée, il s’approcha.

Les anneaux posés devant lui n’étaient plus gris.
Ils irradiaient de couleurs profondes, changeantes, comme si chacune contenait un fragment de ciel polaire.

Il tendit la main, toucha le métal encore tiède.

Ils ont attrapé la lumière des aurores boréales… murmura-t-il.

Et dans son cœur minuscule, une certitude naquit :
l’atelier mood cachait des merveilles bien plus grandes encore.

À suivre… 

 

Épisode 1 “Là où tout devient minuscule”

Le 1er décembre, avant même que la boutique n’ouvre et que l’atelier ne s’éveille, un petit lutin au bonnet trop long s’étira dans l’ombre d’une étagère.
Il s’appelait Nivori, et cette année encore, il devait rejoindre le Père Noël avant la Grande Nuit.
Mais il avait décidé de partir plus tard que les autres.
Beaucoup plus tard.

Parce que cette fois, il avait un dernier lieu à explorer : l’univers mood.

Il s’approcha d’une bague posée près d’un outil de sertissage, effleura le métal froid… et soudain, sans prévenir, tout changea.

Le monde autour de lui se mit à grandir.
Ou plutôt : lui se mit à rétrécir.

Son bonnet glissa comme une voile trop lourde.
Les veines du bois du meuble devinrent des canyons.
Un simple grain de poussière scintilla comme un astre.
Et quand il leva les yeux vers la bague, il la vit telle qu’aucun humain ne pourrait jamais la voir :
immense, brillante, mystérieuse comme une planète encore inexplorée.

Une vibration légère traversa le métal — presque un appel.

Alors Nivori fit le premier pas de son voyage minuscule.

Sous ses pieds, la surface du bureau devenait un paysage, un désert doré où les empreintes des joaillières formaient des vallées douces.
Plus loin, il aperçut une lime abandonnée : une montagne de métal constellée de cristaux microscopiques.
Chaque particule, chaque éclat, racontait un geste, un savoir-faire, une histoire.

L’air sentait la limaille, le bois, et la magie du travail en devenir.

Nivori comprit alors qu’il allait traverser un monde que personne ne voit jamais :
le royaume secret où naissent les bijoux,
où les diamants sont encore des soleils endormis,
où le métal respire sous la chaleur des mains,
et où les rêves de la mood family prennent forme grain après grain, éclat après éclat.

Le lutin serra son bonnet, devenu plus grand que lui, et murmura :

Si tout est si beau à cette taille… que vais-je encore découvrir demain ?

Et dans le silence enchanté du premier matin de l’Avent, il s’avança vers la première grande aventure :
la rencontre avec la matière elle-même.

À suivre…