L'histoire de ... đ§đŒââïž
"L'histoire de...", un conte de NoĂ«l, en 24 chapitres đ§đŒââïž
đ Prologue de NoĂ«l đ
L'histoire de notre lutin, on l'a Ă©crite jour aprĂšs jour... Oui oui, pour de vrai, en se demandant ce qui pouvait bien lui arriver chaque matin... Et on y est arrivĂ© đ§đŒââïž
Son histoire, ou plutĂŽt les aventures qu'il a vĂ©cu durant son pĂ©riple, sont inspirĂ©es d'Ă©pisodes de cette annĂ©e 2022. Des Ă©pisodes rigolos, certains plein d'Ă©motions, des combats aussi đ. On espĂšre que vous avez, avec notre lutin, fait un joli voyage et que vous ĂȘtes bien arrivĂ©s, ce 25 dĂ©cembre, lĂ oĂč votre coeur bat, avec de la poussiĂšre d'elfes de NoĂ«l plein la tĂȘte ...
Ah oui, au fait, notre lutin va bien, il est tout amoureux, et a une folle envie de reprendre, dĂšs demain son marteau, sa lime, ses fraises, et pourrait bien continuer sa petite histoire de vie en trĂšs douce compagnie.
Faites de beaux rĂȘves notre mood family, et surtout gardez votre Ăąme d'enfant.
C'était "l'histoire de..." racontée et contée par vos lutines mood
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Pour lire le conte dans son entier (jusqu'au dernier chapitre écrit...) regardez ci-dessous....
Chapitre premier
Il était une fois l'histoire de... De ce lutin.
Ce lutin, il nâest pas trĂšs grand, il a un nez tout rond, des cheveux en pagaille. Depuis de longues annĂ©es, notre lutin joue avec les matĂ©riaux, crĂ©e des reliefs, des contrastes, il brosse, martĂšle, lime, brase, meule⊠Comme tous les lutins me direz-vous. Mais il a une particularité⊠Il semble avoir comme un Ă©noooorme flux dâĂ©nergie qui se propage Ă lâintĂ©rieur de lui quand il ⊠bouge. Quand il se dĂ©place, on devine comme des Ă©clats de lumiĂšre, des Ă©tincelles qui jaillissent de son petit corps de lutin. Il virevolte Ă mille Ă lâheure, ne sâarrĂȘte jamais, câest comme sâil se nourrissait de ce quâil crĂ©e et que son Ă©nergie intĂ©rieure se rechargeait en virevoltant de partout.
Notre lutin, on le retrouve bien sĂ»r Ă lâatelier mais pas seulement, car ça lui arrive de disparaitre tout Ă coup quelques heures et revenir, les Ă©toiles plein les yeux, encore plus Ă©bouriffĂ© que dâhabitude, les poches pleines de pierres prĂ©cieuses. De temps Ă autre, Ă la tombĂ©e de la nuit, on le voit partir dans la pĂ©nombre et on le retrouve au petit matin Ă lâatelier, les mains encore noircies, en train de ranger son Ă©tabli, oĂč sâalignent des dizaines dâanneaux en DamassĂ©.
Et puis un jour, au petit matin, une fĂ©e le retrouve assis en tailleur, la tĂȘte tombĂ©e, les bras ballants. Il semble commeâŠ. Ă©teint. A lâarrivĂ©e de la fĂ©e, il lĂšve tout doucement la tĂȘte et elle dĂ©couvre des yeux tristes, sans Ă©clat, visiblement rougis par les larmes qui ont dĂ» couler de longues heures. La fĂ©e, qui connait notre lutin depuis toujours, lui demande ce quâil sâest passĂ©.
Il lui rĂ©pond simplement quâil ne croyait plus au pĂšre NoĂ«l. Que tout ça nâĂ©tait quâune mascarade.
La petite fĂ©e se rend compte trĂšs rapidement de lâurgence de la situation. Sans bouger ni crĂ©er, notre lutin allait pĂ©rir. Comment faire pour lui faire retrouver cette Ă©nergie qui avait Ă©tĂ© comme aspirĂ©e ?
Une seule solution. Envoyer notre lutin sur le chemin qui mĂšne au Mont Korvatunturi, lĂ oĂč se trouve le village du PĂšre NoĂ«l. La fĂ©e sait Ă quel point le parcours est difficile, semĂ© dïżœïżœïżœembuches, de rencontres malfaisantes, dâimpossibles⊠Mais câest la seule solution, et il doit partir immĂ©diatement, sa vie en dĂ©pend.
Le lutin regarde encore une fois la fĂ©e dans les yeux et il comprend quâil nâa pas le choix. Il doit y aller. Il se lĂšve difficilement, met son sac Ă dos, regarde une derniĂšre fois lâatelier et sâenfonce dans la brume, en direction du Nord.
Lâhistoire de⊠Chapitre deux
Notre lutin marche toute la nuit, lâesprit vide. Il ne voit rien, ne sent rien. Il continue, pas aprĂšs pas, sans ĂȘtre capable de percevoir la nature qui lâentoure. Pourtant, chaque pas posĂ©, chaque arbre frĂŽlĂ© crĂ©e une minuscule Ă©tincelle qui lui donne la force dâavancer.
Les premiĂšres lueurs du jour se devinent Ă lâhorizon et notre petit lutin regarde enfin ce qui lâentoure. Le paysage est féérique, une brume recouvre le grand lac quâil dĂ©couvre un peu plus bas, il lui semble deviner des chevreuils au loin qui se baladent paisiblement. Ses pieds chassent doucement les feuilles au sol qui semblent presque ⊠chaudes. Notre lutin se faufile Ă travers les pieds de Vignes et en touchant les ceps, il sent un chaleur de plus en plus intense se propager dâabord dans ses doigts, sa main, tout au long de son bras jusquâĂ sa poitrine. Son coeur commence Ă battre fort, il entend ce boom, boom, boomâŠ
AttirĂ© par les battements de son coeur il sâarrĂȘte, car il entend comme un Ă©cho⊠à quelques pas de lĂ . BoomâŠ. Boom⊠BoomâŠ. Il sâapproche et ⊠ohhhhh mais qui sont ces petits bonhommes minuscules ? Et surtout⊠que font-ils ?
Il sâapproche encore et dĂ©couvre un petit atelier cachĂ© derriĂšre la derniĂšre rangĂ©e de vignes. Un des bonhommes tape au marteau sur petite plaque de mĂ©tal, son enclume fait rĂ©sonner les coups. Boom⊠Boom⊠Boom⊠Le mĂ©tal est encore rouge sombre car il vient d'ĂȘtre sorti du feu cachĂ© dans une butte de terre juste Ă cĂŽtĂ© de lâenclume. La petite plaque prend, Ă chaque coup de marteau, peu Ă peu, une forme de cercle, comme ⊠un anneau, oui câest ça, un minuscule anneau.
A ses cĂŽtĂ©s, un autre bonhomme a dans ses mains une magnifique feuille de vigne et Ă lâaide dâun crayon qui semble Ă©norme dans les doigts du petit bonhomme, notre lutin le voit dessiner dĂ©licatement les pourtours de la feuille, chaque petit dĂ©tail, minutieusement, sur tout le tour de lâanneau de mĂ©tal.
Notre lutin est captivĂ© par cette troupe de petits bonhommes minuscules, et sâapproche encore⊠Il voit alors un autre petit bonhomme avec un chalumeau et une sĂ©rie dâanneaux Ă ses cĂŽtĂ©s. Et ohhhhh, il est en train de dĂ©couper lâanneau ! Notre lutin voit apparaitre un cercle de feuilles, avec tous les dĂ©tails, câest dâune finesse !
Notre lutin nâen croit pas ses yeux. EmerveillĂ©, il comprend que ces petits bonhommes prĂ©parent des trĂ©sors comme lui il prĂ©parait dâautres trĂ©sors Ă lâatelier quelques jours auparavant et se dit que peut ĂȘtre⊠peut ĂȘtre⊠un jour il pourra y retourner. Il se rend compte que le soleil va bientĂŽt se lever et il doit maintenant reprendre sa route vers le Nord.
L'histoire de... chapitre trois
Notre lutin continue sa route, encore Ă©merveillĂ© par le spectacle des ces petits bonhommes minuscules qui dĂ©coupaient ces sublimes feuilles de mĂ©tal pour en crĂ©er des anneaux. Perdu dans ses pensĂ©es, il marche, marche, marche sans se rendre compte que le paysage commence Ă changer. Il sâenfonce dans une forĂȘt dense, le terrain est de plus en plus accidentĂ©, le vent glaçant.
AprĂšs plusieurs heures Ă traverser des ronces, des troncs dâarbres tombĂ©s au sol, des branchages griffants, il dĂ©couvre devant lui, dressĂ©e comme par magie, une grande porte mĂ©tallique noire.
Chose trĂšs trĂšs Ă©trange, elle semble tenir droit sans support, et derriĂšre il ne voit que la forĂȘt. Quelle absurditĂ©, pense le petit lutin, de poser une porte au milieu dâune forĂȘt !
IntriguĂ©, il sâapproche et dĂ©couvre un message gravĂ© dans le metal. « la solution tu trouveras ».
Le lutin ouvre la porte, entre et la porte se referme dâun coup derriĂšre lui. Il se trouve alors dans une immense piĂšce, le sol est quadrillĂ© de noir et blanc comme un immense jeu dâĂ©chec.
Au sol Ă©tait marquĂ©: choisi ton camp. Il dĂ©cide de se positionner sur une case blanche et dâun coup, il voit sur une case noire un lutin apparaitre qui lui ressemble Ă©trangement, comme si câĂ©tait son reflet de un miroir.
Tout Ă coup, le sol blanc commence Ă sâĂ©lever encore et encore et monte monte monte de plus en plus vite. Le lutin prend peur et saute sur une autre case blanche. Il regarde cette colonne qui sâĂ©lĂšve maintenant de plusieurs mĂštres, le lutin dĂ©couvre que câest en fait une Ă©norme pile de papiers blancs. Ouf, la pile tient bon, reste droite, mais il a peur quâelle tombe sur lui. Il regarde son « double en noir » qui lui saute rapidement sur une autre case noire, au moment oĂč la premiĂšre case sâeffrite et laisse deviner un gouffre. A nouveau, notre lutin sent sâĂ©lever le sol qui monte, monte monte, il saute sur une autre case blanche. A ses cĂŽtĂ©s la case noire sâeffrite et hop le lutin noir saute de justesse sur une autre case. Et la blanche sâĂ©lĂšve, et la noire sâeffrite, les lutins sautent l'un aprĂšs l'autre, cet enchaĂźnement de pile de papiers et de trous noirs sâaccĂ©lĂšre de plus en plus. Comment vont-ils sâen sortir ?
Tout Ă coup, notre lutin voit son double noir sâenfoncer avec le sol, il nâa pas sautĂ© assez vite. Il lui tend la main, lâattrape par lâavant-bras, et lâaide Ă monter sur sa case blanche qui commence dĂ©jĂ Ă sâĂ©lever. Notre lutin et son « double en noir » se tiennent alors fort lâun contre lâautre et restent sur la pile, prĂȘts Ă affronter la fin. La pile monte et dâun coup sâarrĂȘte. Ils regardent ensemble devant eux et dĂ©couvre une nouvelle porte grande ouverte vers une lumiĂšre douce. Une sortie ! Ils sautent alors ensemble par cette porte et dĂšs que notre lutin pose les pieds sur le sol il voit une ombre noire sâenvoler comme si elle partait en fumĂ©e. Son double noir s'Ă©tait "Ă©vaporĂ©".
Notre lutin dĂ©couvre autour de lui un paysage sublime, le soleil lui rĂ©chauffe la peau. EpuisĂ© mais heureux d'avoir survĂ©cu, notre lutin choisi un bel arbre et dĂ©cide de se reposer enfin. Il se blotti contre le tronc et sâendort quasi instantanĂ©ment.
Repose toi petit lutin, on te retrouve demain pour la suite de ton aventure.
L'histoire de... chapitre quatre
Le lutin ouvre les yeux, se demande sâil a fait un cauchemar ou si cette histoire est bien rĂ©elle. Les pensĂ©es encore embrumĂ©es, il tente de sortir de sa torpeur et, aprĂšs quelques minutes, lĂšve la tĂȘte et... il regarde enfin autour de lui, Ă©merveillĂ©. Les rayons de soleil sont maintenant rasants, les couleurs de chaque objet, chaque pierre, chaque plante sont si intenses. L'envie de continuer revient.
Il dĂ©cide de reprendre sa route vers le Nord, malgrĂ© un corps encore meurtri de cette incroyable Ă©pisode « noir et blanc » qui semble pourtant irrĂ©el. Il met son grand sac Ă dos, prend sa route, le coeur chaud de voir les beautĂ©s qui lâentourent.
Il arrive maintenant aux abords dâun immense prĂ© rempli de magnifiques fleurs de couleurs. Ce qui attire encore plus son attention câest que chaque coup de vent semble faire tintiller le champ de fleurs.
Il sâapproche encore plus et regarde dans la premiĂšre fleur orange⊠Il dĂ©couvre, en ouvrant dĂ©licatement les pĂ©tales, une sublime perle orange. Il regarde Ă cĂŽtĂ© et, avec ses doigts tout raides, tente de dĂ©couvrir lâintĂ©rieur dâune belle fleur violette. Il y dĂ©couvre une perle dâamĂ©thyste. Il sâenfonce dans le prĂ© en prenant garde de ne pas endommager les fleurs et dĂ©couvre des perles dans chaque fleur. Orange, bleue, verte, rose, pourpre, ces perles semblent comme attirĂ©es irrĂ©sistiblement par le petit lutin. Ou est-ce lâinverse. Notre lutin ne peut sâempĂȘcher de penser aux anneaux quâil confectionnait dans son atelier et des pierres prĂ©cieuses quâil avait lâhabitude dâaller chercher dans ses cachettes secrĂštes, afin de les sertir sur des anneaux dâexception.
Il se met alors Ă rĂȘver dâassociations magnifiques, un anneau dâĂ©meraude qui se marie avec cette perle verte presque comme du si on avait introduit de la poussiĂšre dâĂ©meraude dans du verre. Et celle de quartz rose, ses reflets si doux, quâil aurait mariĂ© avec ces diamants roses si raresâŠ
Ce champ multicolore lâinspire et il sent cette Ă©nergie pĂ©tillante revenir au fond de lui, il imagine de nouvelles crĂ©ations, des combinaisons folles, des dĂ©gradĂ©s, des arc-en-ciel, notre petit lutin se remet enfin Ă rĂȘver de nouvelles crĂ©ationsâŠ
Mais il est encore trop tÎt, il ne peut pas rebrousser chemin car il doit atteindre le but de son voyage. La fée a été trÚs trÚs claire. Il doit arriver au village le plus vite possible. Pour survivre.
Il sent ce flux dâĂ©nergie le parcourir enfin un peu, quelle douceur, quel bonheur de tant de beautĂ©s, et⊠ça lui a redonnĂ© envie de ⊠crĂ©er !
Notre lutin continue alors son chemin ⊠on vous en parle⊠demain !
L'histoire de... chapitre cinq
Notre lutin continue son chemin en sautillant. Tant de beautĂ© lui a redonnĂ© un brin dâĂ©nergie, titi-li, tata-lĂ , il va de ci, de lĂ en chantonnant.
AprĂšs ces champs fleuris de perles, il longe un cours dâeau couleur Ă©meraude oĂč se reflĂšte une sublime montagne quâil se rĂ©jouit de gravir. Les roches scintillent, il les touche une Ă une, sâimprĂšgne de cette Ă©nergie qui lui picote les doigts Ă chaque contact.
Il arrive sur une grande Ă©tendue de mousse verte toute douce. Il rit tellement les petites mousses le chatouillent les pieds, dĂ©cidĂ©ment celles-ci, ce sont vraiment des coquines⊠Nâaviez vous jamais remarquĂ© que ce sont comme des petits bonhommes qui, Ă chaque pas, vous touchent avec leurs minuscules petits doigts juste pour le plaisir de voir les frissons vous parcourir? Bon, revenons Ă notre lutin qui sautille.
Il arrive aprĂšs quelques pas dans la mousse dans un grand champ de gigantesques champignons de toutes les couleurs, avec des chapeaux pointus, colorĂ©s, et des pois blancs. Et hop hop hop, il voit un lapin blanc qui saute de champignon en champignon, de chapeau en chapeau. Il le trouve si rigolo, et tente de lâattraper. Alors quâil sâapproche enfin Ă quelques centimĂštres seulement, le lapin blanc se retourne dâun coup, regarde sa montre et lui hurle littĂ©ralement dessus « JE VOUS AI DEJA DIT DE NE PAS VOUS METTRE SUR MON CHEMIN, JE SUIS EN RETARD CHARLIE ! »⊠Notre lutin, surpris de voir ce lapin hurler, lui dit « mais je ne suis pas Charlie, de qui parlez vous? » Le lapin remet son binocle (oui il a un binocle), regarde attentivement le lutin, lui tapote la joue et lui dit « hahahah, vous avez failli me faire douter, sans votre chapeau, mais je vous ai reconnu Charlie ! Et NOOOOON Ce nâest pas le moment de prendre le thĂ© je vous lâai dĂ©jĂ dit JE SUIS EN RETARD ! »
Le lapin blanc continue ses sauts de chapeau en chapeau, de champignon en champignon, le lutin le suit toujours, intriguĂ©, et Flip flap floup, notre lutin sâencouble sur le pied deâŠ. De qui? De quoi ? Il sâĂ©tale de tout son long avant de regarder Ă lâarriĂšre. Il dĂ©couvre Charlie, avec son haut-de-forme, en train de boire un thĂ© fumant, en jouant d'une main avec une sĂ©rie de pierres de toutes les couleurs de lâarc-en-ciel, tranquillement assis Ă lâombre dâun grand champignon.
IntriguĂ©, notre lutin sâapproche de Charlie qui nâa pas lâair le moins du monde effrayĂ© par sa prĂ©sence.
Il sâassied face Ă Charlie qui, dâun air dĂ©tachĂ©, lui propose de boire le.. thĂ©. « Vous avez bien le temps dâun thĂ©, nâest-ce pas ? »
Notre lutin dĂ©cide de sâarrĂȘter vers ce Charlie, surtout dans lâidĂ©e de voir quelles sont ces pierres quâil glisse entre ses doigts.
AprĂšs de longues minutes à ⊠« boire le thĂ© » sans un mot, Charlie regarde notre lutin droit dans les yeux et lui confie son secret. Ces pierres, ce sont des arcs-en-ciel orphelins⊠Car une couleur manque, qui a Ă©tĂ©, parait-il, subtilisĂ© par le pĂšre NoĂ«l, qui nâavait plus assez dâĂ©nergie pour crĂ©er les Aurores BorĂ©ales de son village⊠"Mais bien sĂ»r" lui dit le lutin, "le pĂšre NoĂ«l crĂ©e les aurores borĂ©ales avec des pierres prĂ©cieuses maintenant. Ce voyage est complĂštement dingue". Enfin bref. Quoiquâil en soit, notre lutin se trouva maintenant avec un deuxiĂšme problĂšme Ă rĂ©soudre. De 1, il devait trouver ce pĂšre NoĂ«l dont il avait franchement plus trop foi en soin existence, et de 2, il doit aller lui expliquer quâil devait rendre la pierre verte Ă Charlie pour quâil puisse Ă nouveau crĂ©er des arcs-en-ciel.. Tout va bien, tout va bien, notre lutin reprend son chemin en se demandant franchement dans quelle histoire il sâĂ©tait lancĂ©eâŠ. Bref. Plus queâŠ. 3542 km avant le Mont Korvatunturi. La suite⊠demain ?
L'histoire de... chapitre.... djeu, j'sais plus combien
Ce matin, notre trÚs cher lutin se réveille d'une drÎle d'impression...
Il n'a aucun souvenir de sa fin de journée, la veille, jusqu'à ce que son téléphone se mette à biper encore et encore. (Oui, notre lutin est ultra connecté, il ne faut pas croire.)
"Hee lutin! T'as abusé des sucres de Grand PÚre Cornuz ou bien!"


L'histoire de... chapitre sept
Plus queâŠ. 3542 km avant le Mont KorvatunturiâŠ
Notre lutin nâen revient pas de ce voyage. Lui qui Ă©tait si paisible dans son atelier, le voilĂ Ă traverser le monde qui lui semble devenir⊠fou. AprĂšs cette embuscade valaisanne dâhier, le voici au pied de la plus belle montagne du monde (Ă ses yeux bien sĂ»uuuur), ravi dâĂȘtre enfin loin de la frĂ©nĂ©sie des villes, loin des forĂȘts qui, Ă voir ses rencontres improbables, sont bien moins paisibles que ce quâil avait imaginĂ©. Devant lui, il dĂ©couvre avec plaisir un sublime sentier qui se fraie un chemin entre les ruisseaux, les roches et ce merveilleux lac quâil devine Ă quelques kilomĂštres de lĂ .
Il entame sa montĂ©e, heureux de sentir la roche sous ses pieds, regarde le ciel pur, se rĂ©jouit de la nuit oĂč il pourra rĂȘver la tĂȘte dans les Ă©toiles.
Il continue sa montĂ©e et, la nuit tombĂ©e, sâarrĂȘte aux abords dâun petit ruisseau.
Notre lutin repense Ă sa rencontre avec Charlie et le Lapin Blanc, et se dit quâils avaient, chacun, une vision complĂštement diffĂ©rente du temps qui passeâŠ. Lâun, avec ses grandes oreilles, Ă courir courir courir remplissait son temps de temps perdu, et lâautre, Charlie avait dĂ©cidĂ© que le temps pour lui, Ă©tait un temps choisiâŠ
Sur ces considĂ©rations un brin philosophique, notre lutin reprend sa montĂ©e de ce joli sentier, et ne voit pas sâapprocher de toutes parts des dizaines de « couples » de petites ⊠pointes, comme des flĂšches⊠ou mĂȘme, on dirait des aiguilles dâhorloge⊠tic tac, tic tac, tic tac, le lutin les voit maintenant crĂ©er un cercle tout autour de lui, ces petites aiguilles le regardent en chuchotant. Soudain, notre lutin voit sâapprocher un grand bonhomme en costume 3 piĂšces, le calepin Ă la main, des petites lunettes sur le bout dâun gros nez crochu. Il nâa pas lâair du tout bonnard celui-lĂ . Avec son long stylo noir, il pointe le lutin dâun air grognon en lui hurlant dessus « avez vous notĂ© Ă quelle heure vous avez commencĂ© votre journĂ©e ? Et votre pause dĂ©jeuner ? Combien de temps de repos avez vous fait pour de VRAI ? Et dormi ? Je suis sĂ»r que vous nâavez pas assez dormi. Alors, jâattend vos rĂ©ponses monsieur le Lutin, de suite ?! Vous nâallez pas vous en sortir comme ça. TOUTES mes petites aiguilles vous ont vu monter le sentier sans vous arrĂȘter depuis BEAUCOUP BEAUCOUP BEAUCOUP trop de temps !!!! »
Notre lutin est abasourdi. Câest qui encore ce fou furieux, pense-t-il tout haut⊠Notre lutin veut « juste » avancer vers son but.
« Quâavez vous dit petit lutin? Je ne suis PAS FOU crie le grand bonhomme. Je suis le GRAND contrĂŽleur du temps et vous ĂȘtes priĂ© de notifier CHAQUE pause, CHAQUE temps, que ce soit du temps prĂ©vu, perdu, choisi, câest compris ? »
Le petit lutin se rĂ©veille dâun coup, en sueur, il regarde tout autour de lui et ne voit que ce sublime ciel Ă©toilĂ©, des roches sombres, et le Cervin qui se dessine Ă la lueur de la lune. Il sâĂ©tait assoupi⊠Ouf, ce nâĂ©tait quâun rĂȘve. Le coeur bat encore fort de ce rĂȘve Ă©trange. Notre lutin regarde encore autour lui, et rassurĂ© par la montagne paisible, il reprend sa route, avec ce sentiment si fort de libertĂ© qui lâenvahi.
A demain pour ... la suite â±
L'histoire de... chapitre huit
AprĂšs son passage au pied du Cervin, notre petit lutin se lance dans un nouveau pĂ©riple en direction du Nord, par Monts et par Vaux, notre lutin marche, marche, marche et sâenfonce dans les longues plaines de lâautre cĂŽtĂ© de la Sarine.
En quittant Zermatt, notre lutin avait repĂ©rĂ© que ce jeudi Ă©tait un jour de FĂȘtes, oui avec un petit "s", car les lutins aiment festoyer.
AprĂšs de longues heures de marche, notre lutin est un peu triste dâarriver, un jour d'habitude si festif, dans ces contrĂ©es dĂ©jà ⊠lointaines, certes helvĂ©tiques, mais loin de la tradition de cette journĂ©e de «lâimmaculĂ©e conception ». Ma foi oui, pas de FĂȘtes, avec le s tout valaisan quâil soit, dans cette belle rĂ©gion suisse alĂ©manique.
Il dĂ©cide alors dâapporter ce cĂŽtĂ© festif aux habitants de cette rĂ©gion⊠diffĂ©rente.
Car une des traditions de cette belle journĂ©e du 8 dĂ©cembre est de fĂȘter les lumiĂšres, une tradition qui date depuis de longues longues annĂ©es, la lĂ©gende semble mĂȘme plus ancienne que la fĂȘte de NoĂ«l telle quâon la connait aujourdâhui. Lors de cette journĂ©e, les bĂątiments se parent de leurs plus belles couleurs, les lumiĂšres illuminent les plus beaux trĂ©sors de notre pays. Chaque 8 dĂ©cembre, Ă la tombĂ©e de la nuit, les lutin(e)s mettent des lumignons (petites bougies cannelĂ©es) sur leur fenĂȘtres pour illuminer la ville et la rendre belle et chaleureuse.
Cette tradition sâest dâailleurs envolĂ©e aux quatre coins de la planĂšte, mais revenons outre-Sarine.
Notre lutin a glissĂ© des centaines et des centaines de bougies dans son baluchon et s'est mis le dĂ©fi, secrĂštement, dâaller illuminer toute la ville de ZĂŒrich.
Ce soir, on espĂšre que nos amis de "ZĂŒri" regarderons par la fenĂȘtre, tard, afin de dĂ©couvrir le spectacle que nous rĂ©serve notre lutin qui devrait arriver en villeâŠ. Tout soudain ;) ouvrez lâoeil !
L'histoire de... chapitre neuf
Jusque tard dans la nuit, notre petit lutin dĂ©pose des centaines et des centaines de bougies dans les rues de ZĂŒrich, et pour son plus grand bonheur la neige commence Ă tomber au milieu de la nuit. Notre lutin, Ă©puisĂ© par cette longue journĂ©e, encore Ă©merveillĂ© par les lumiĂšres qui font briller les cristaux de neige, il se blotti dans une petite maisonnette qui longe la riviĂšre.
A son réveil, notre lutin découvre un spectacle féérique en ouvrant la porte de la cabane. Une magnifique couche comme du sucre glace recouvre les berges de la Limmat.
Notre lutin prend son sac Ă dos et dĂ©cide de remonter vers le nord en longeant cette si jolie riviĂšre. Il est encore tĂŽt et la ville semble endormie. Les oiseaux commencent Ă gazouiller aux premiers rayons de soleil qui peine Ă percer entre les nuages. AprĂšs quelques minutes seulement, il dĂ©couvre un endroit trĂšs spĂ©cial. On dirait une ancienne gare, dĂ©corĂ©e avec des objets de lâĂ©poque. Il imagine une dame avec une grande robe blanche et un parapluie, au bras de son gentleman, Ă attendre lâarrivĂ©e du train Ă vapeurâŠ
Tout Ă coup, il voit une troupe de 7 petits hommes, habillĂ©s comme si ils se prĂ©paraient Ă jouer un spectacle. On aurait dit des ⊠acrobates, ohh non, des jongleurs en fait ! Et dans leur mains, ils tenaient des Ă©normes âŠ. Fourchettes de couleursâŠ. Oui, des fourchettes.
IntriguĂ©, notre lutin sâapproche encore, se cache derriĂšre le vieux panneau de lâancienne gare, et observe ces 7 petits-hommes commencer Ă jongler avec ces Ă©normes fourchettes multicolores. Lâun deux appuie sur un gros bouton dâun radio cassette (si tu as moins de 20 ans, Ă©cris-nous et on tâenvoie une image de cet objet dâun autre temps), une musique entrainante et joyeuse rythme alors les lancĂ©s de fourchettes de petit-homme en petit-homme, qui jonglent maintenant en cercle. Les fourchettes virevoltent, et crĂ©ent comme un nuage arc-en-ciel, sur le fond tout blanc de neige, le lutin est Ă©bahi par ce spectacle multicolore.
Notre lutin sâapproche encore et les petits-hommes sâĂ©cartent, le laissent entrer dans le cercle et commencent Ă fredonner un texte, comme si ils racontaient leur histoire⊠Le lutin se laisse emporter par leurs paroles « nous on croque la vie, on danse, on chante, on vit de poĂ©sie, alors toi aussi petit lutin, part Ă lâaventure, loin, cherche ton chemin, câest lâĂ©nergie de la vie » Et youplaboum, voilĂ notre lutin comme propulsĂ© dans un cercle colorĂ© qui tournoie en s'envolant et, dans une chaleur immense qui l'envahi, l'envoie loin lĂ -bas, encore plus au Nord, parmi des flocons de neige encore plus beauxâŠ
On dĂ©couvre ensemble ces flocons demain ? On a encore un bout d'histoire Ă vivre ensemble, soyez au rendez vous đ
Ce chapitre est inspirĂ© dâun cĂ©lĂšbre film, « le cercle des fourchettes disparues » adaptĂ© par fafa.
L'histoire de... chapitre dix
Notre lutin, aprĂšs cet Ă©pisode colorĂ© et un brin irrĂ©el, se rĂ©veille, couchĂ© dans une douce pellicule de neige⊠enfin⊠câest ce quâil pensait en ouvrant les yeux. La douceur et la chaleur que lui renvoie cette couche toute douce lâintrigue. Il touche le sol et sous ses doigts sâenvolent non pas des flocons mais comme de minuscules petites plumes, comme du duvet.
Il se lĂšve, et dĂ©couvre autour de lui un cercle de braises chaudes, qui dĂ©limite la frontiĂšre entre le duvet et une sublime couche de neige fraiche qui scintille au soleil. Le lutin tourne sur lui mĂȘme, Ă©poustouflĂ© par la beautĂ© de ce qui dĂ©couvre. Un paysage blanc, brillant, immaculĂ© sâĂ©tend Ă perte de vue. Un seul « point » sombre, au loin, se devine, en direction du Nord. Il nâarrive pas vraiment Ă deviner ce que ça peut bien ĂȘtre. Il dĂ©cide alors de quitter ce petit nid douillet et sâenfonce dans la couche de poudreuse, en direction de cette tache sombre, au loin, qui lâintrigue.
AprĂšs quelques heures de marche, il devine une maisonnette et un vieux bonhomme assis sur un banc au soleil. Le bonhomme a, sur son avant bras, un oiseau blanc qui tient dans son bec une jolie plume dorĂ©e. Le vieux bonhomme lĂšve le bras, lâoiseau sâenvole au loin, un autre vient prendre sa place. Le bonhomme caresse lâoiseau et entre avec lui dans la cabane. Notre lutin curieux appuie son front contre la vitre, plisse les yeux et observer le bonhomme et son oiseau sâapprocher dâun foyer oĂč semble mijoter un liquide dense, brillant. Le vieux bonhomme prend alors une plume de lâoiseau, la trempe dans la cuve qui mijote sur le feu de braises, sort la plume toute dorĂ©e et, aprĂšs quelques secondes au froid, la plume dorĂ©e se fige. Le vieux bonhomme dĂ©pose alors la plume dans le bec de son oiseau. Ils sortent de la maisonnette et, aprĂšs quelques minutes Ă observer lâhorizon, le vieux bonhomme montre une direction Ă lâoiseau qui sâenvole avec sa plume dorĂ©e dans le bec.
Notre lutin, plus curieux que jamais, dĂ©cide dâaborder ce vieux bonhomme pour comprendre quel Ă©tait le but de ces oiseaux et des plumes dorĂ©es.
Notre vieux bonhomme nâest pas surpris de lâarrivĂ©e du lutin. Il savait quâil allait finalement sortir de sa cachette⊠Il lâavait « senti » bien avant son arrivĂ©e.
Notre vieux bonhomme le regarde de ses yeux perçants, il dégage un sentiment de paix si profond, notre lutin en a la chair de poule. Quel apaisement dans son regard, quelle force.
Notre vieux bonhomme tend le bras et lui dit quâil essaie simplement dâapporter un peu de paix sur cette Terre.
Notre lutin, profondĂ©ment touchĂ© par ce bonhomme, se promet de fabriquer ces plumes dâOr dĂšs son retour Ă lâatelier, et faire tout ce qui est son pouvoir pour les faire sâenvoler aux quatre coins de la Terre.
Le vieux bonhomme le regarde Ă nouveau, semble avoir lu les pensĂ©es du lutin et, sans un mot, il lui glisse une plume dâOr dans la main.
Elle est gravĂ©e dâun message:
Les plumes sont le symbole de la paix et de la liberté d'esprit
Merci petit lutin dit le vieux bonhomme.
Et le lutin repris la route, aprÚs avoir précieusement déposé la plume dans son sac à dos.
L'histoire de... chapitre onze
Notre lutin marche, virevolte, court par instant, tant cette rencontre avec le vieux bonhomme aux plumes dâOr lui avait redonnĂ© cette chaleur brulante qui tournoie dans son corps. En marchant, il rĂȘve de façonner, dĂ©couper, polir des centaines, des milliers de plumes quâil enverrait aux quatre coins du monde.
Notre lutin absorbĂ© par ses rĂȘves nâavait pas vu le paysage changer. Maintenant, aprĂšs avoir traversĂ© de longues plaines de neige immaculĂ©e, il dĂ©couvre tout autour de lui de magnifiques arbres et des plans dâeaux gelĂ©s. Au loin, il devine des troupeaux de Rennes blancs avec dâimmenses bois comme recouverts de velours bruns. Il se surprend Ă penser que ces Rennes devaient se prĂ©parer Ă la grande tournĂ©e, mais la raison prend le dessus, il sait bien que cette histoire de traineau du pĂšre NoĂ«l nâexiste pas⊠Enfin peut ĂȘtre⊠Il doit absolument atteindre le village Ă temps.
Tout Ă coup, devant le lutin se dresse une tour en bois carrĂ©e, visiblement construite par des hommes il nây a pas si longtemps. On dirait comme une tour deâŠ. contrĂŽle. Quelle idĂ©e de surveiller un paysage si paisible, peut ĂȘtre est-ce pour observer le paysage se dit-il, pourtant envahi dâun certain malaise Ă la vue de cette tour.
Il continue son chemin et tombe sur une immense palissade. Il voit un panneau Ă©crit "Koda" ou "Kotka", l'Ă©criture est un peu effacĂ©e... Juste derriĂšre ce mur construit au milieu de nulle part, mais Ă quoi bon ? Câest Ă©trange pense le petit lutin. Pourquoi bĂątir une si Ă©norme barriĂšre oĂč se balade des rennes, des lutins et peut ĂȘtre quelques habitants si discrets quâil nâen avait croisĂ© aucun ?
Le lutin continue sa marche vers le Nord en longeant cette immense palissade. Il ne comprend pas. Pourquoi, mais pourquoi bĂątir cette barriĂšreâŠ. Il sâapproche et pose sa main contre le bois de la palissade. A son contact, le petit lutin ressent une telle souffrance, il voit dans sa tĂȘte des visages tristes, des pleurs, des larmes, et retire la main aussitĂŽt. Lui qui dâhabitude se remplit de belle Ă©nergie Ă chaque chose quâil touche, cette palissade lui envoie tellement de douleurs quâil tombe Ă genou, comme ⊠touchĂ© en plein coeur.
Il ne comprend pas. Pourquoi, mais pourquoi ?
Il dĂ©cide de toucher encore le bois pour comprendre, il le faut. Il concentre toute lâĂ©nergie qui lui reste, tend le bras et pose Ă nouveau sa main contre le bois.
Des flash, des Ă©clats de lumiĂšre, il voit des gens courir, sâenfuir, et cet enfant qui le regarde droit dans les yeux, avec son petit sac Ă dos et son ours en peluche, tout deux sont noirci par la poussiĂšre. Le lutin retire la main et comprend quâil doit remonter le plus vite possible au Nord car tout un peuple a besoin de magie ce NoĂ«l. Oui il le faut. Vraiment.
Il se met Ă courir etâŠ. Il sâarrĂȘte net. A ses pieds, lâours en peluche. Il le prend, le nettoie, le sert fort dans ses bras et il entend « merci » dans le vent qui souffle entre les arbres.
Il met rapidement lâours en peluche dans son sac, lui fait la promesse dâarriver Ă temps au village, pour que la petite fille qui lâa laissĂ© lĂ le retrouve, et puisse le serrer Ă nouveau dans ses bras.
Il court court court, peu importe la fatigue il court. Il va y arriver.
L'histoire de... chapitre douze
Notre lutin court toute la nuit jusquâĂ Ă©puisement. Il commence Ă avoir froid, faim, ses muscles se tĂ©tanisent, il sait quâil doit trouver un peu Ă boire, Ă manger, peut ĂȘtre dormir un petit peu si il veut tenir le coup. Au loin, il devine une hutte recouverte de terre, une fumĂ©e sâĂ©chappe en son centre. Une hutte « Goathi » pense-il, ça doit ĂȘtre le refuge dâun gardien de troupeau de rennes.
ArrivĂ© prĂšs de la hutte, notre lutin est Ă bout de force. Il tire dĂ©licatement la peau de bĂȘte qui sert de porte et, dâun regard, fait comprendre quâil a besoin dâaide. Le Sami (habitant de Laponie), la peau tannĂ©e par le soleil, les yeux plissĂ©, lui sourit et fait signe dâentrer et de sâasseoir. Il lui tend un bol fumant.
Notre lutin sent cette odeur forte, et plonge ses lĂšvres dans le liquide fumant. Un mĂ©lange dâĂ©pices, de lait chaud Ă peine sucrĂ©, le breuvage tapisse la gorge brulante du lutin. Il sent son corps sâapaiser, ses muscles se dĂ©tendre⊠AprĂšs seulement quelques petites minutes le lutin sent une fatigue intense lâenvahir. Un regard pour remercier le Sami, et notre lutin plonge dans un sommeil profond.
Il sent son corps devenir si lourd mais notre lutin, lui, semble prendre de la hauteur, comme sâil flottait dans cette ambiance Ă©picĂ©e, chaude, presque sucrĂ©e. Il entend maintenant des rythmes de percussions, des clochettes, des pas de danse sur le sol poussiĂ©reux. Tout autour de lui commence Ă scintiller des Ă©toiles dorĂ©es, il voit des ruisseaux turquoises, des mosaĂŻques, un nuage dâimages colorĂ©es et dorĂ©es tournoie autour de lui. Une Ă©toile en particulier brille si fort devant lui, elle est dorĂ©e, brillante, et si chaude⊠Notre lutin semble comme bercĂ© par une voyage féérique, la neige se transforme en sable chaud, des lutines dansent autour de lui, il a lâimpression de sâimprĂ©gner de chaleur comme jamais.
Il se rĂ©veille des Ă©toiles plein les yeux et voit le Sami qui le regarde, toujours ce sourire si bienveillant sur son visage. Il lui tend un morceau de viande sĂ©chĂ©e quâil avait emballĂ©, une gourde en peau remplie de cette boisson si chaude et sucrĂ©e, lui recouvre les Ă©paules dâune Ă©paisse fourrure blanche et il lui ouvre la hutte. Le soleil est lĂ , notre lutin regarde encore une fois le Sami et, sans un mot, un regard suffit, le remercie de lâavoir accueilli, de tous ces cadeaux qui seront prĂ©cieux pour la suite de son voyage vers le Nord.
L'histoire de... chapitre treize
Comme envahi dâune Ă©nergie complĂštement folle, notre lutin marche, sautille, court par instant, il sâamuse des cristaux de neige qui virevoltent au soleil, de ces arbres recouverts dâune Ă©norme couche de poudreuse, de voir ces Ă©tendues dâeaux gelĂ©es qui se fondent dans le paysage. Peu Ă peu, le terrain se fait plus aride, les arbres moins touffus, et le chemin de plus en plus escarpĂ©. Il dĂ©couvre des failles dans la roche et se surprend Ă penser aux trĂ©sors quâil pourrait dĂ©couvrir tout au fond dâune de ces « grottes » magiques.
Il sâarrĂȘte un instant au bord dâun plan dâeau gelĂ©, s'assied adossĂ© Ă une roche grise sublime, Ă©coute le chant des oiseaux qui semblent comme Ă©gayĂ©s par sa prĂ©sence.
Un bruit attire son attention. Tuc Tuc Tuc⊠on dirait un bruit de deux outils mĂ©talliques qui s'entrechoquent. Comme un burin frappĂ© par un marteau. Mais ça doit ĂȘtre un tout petit burin, comme ceux de ses ⊠amis lutins quâil voit de temps en temps en secret la nuit de ses escapades « diamantesques ».
Il plisse les yeux et semble deviner, au fond dâune fissure de roche, une lumiĂšre vacillante, comme celle dâune bougie. Il sâenfonce dans la roche et longe discrĂštement un minuscule sentier, irrĂ©sistiblement attirĂ© par ce bruit familier.
Tout proche maintenant, il dĂ©couvre un lutin entourĂ© dâune roche absolument Ă©poustouflante. Tout autour de lui se dĂ©voilent des pierres prĂ©cieuses colorĂ©es encore emprisonnĂ©es dans la roche. Leurs facettes brillent Ă la lueur de la bougie, on devine des grenats, des Ă©meraudes, des rubis, des diamants jaunes, roses, des saphirs bleus, oranges, ocres, le lutin nâen revient pas !
Il sâapproche encore, et le vieux lutin sâarrĂȘte, le regarde, des Ă©toiles plein les yeux.
« Bienvenue petit lutin, je tâattendais. Une fĂ©e mâa parlĂ© de ton voyage, et de ta passion pour les pierres prĂ©cieuses. JâespĂ©rais quâon se rencontre enfin. » Le lutin est sans voix, tant de beautĂ©s lâentourent. Et comment la fĂ©e a-t-elle pu leâŠ. Enfin peu importe.
Le vieux lutin repris, dâune voix grave et douce en mĂȘme temps. « Petit lutin, je me rĂ©jouissais de voir tes yeux, elle ne mâa pas menti ta fĂ©e, tu as bien cette folie dans les yeux, cet amour des trĂ©sors que peu de lutins ont encore au fond dâeux. Je sais que tu es pressĂ©, mais⊠assied toi prĂšs de moi. Je vais te montrer ce que je sais. Un jour, tu pourras venir ici Ă ma place, mais pour lâinstant, il faut que tu apprennes un peu encore et⊠tu dois prendre quelques pierres avec toi, ils en ont besoin lĂ -haut, au village. Tu veux bien ? »
Le lutin a le coeur qui bat fort. Lui. Ici. Avec ce vieux lutin quâil pensait ĂȘtre une lĂ©gende. Il existe !
Le petit lutin pose son sac et sâassied, prend un burin etâŠ. La suite restera secrĂšte encore un peu⊠jusqu'Ă ... demain ;)
L'histoire de... chapitre quatorze
Notre lutin, aprÚs toute une nuit à tailler, percer, sertir, sélectionner les plus belles pierres précieuses, quitte le vieux lutin en lui promettant une chose, revenir trÚs trÚs vite pour découvrir encore plus ce savoir-faire exceptionnel de ce magicien de la caverne aux mille précieux.
Il lui promet aussi une chose, arriver le plus vite possible au village pour dĂ©poser les trĂ©sors dans les hottes duâŠ. PĂšre NoĂ«l⊠Il va falloir lui faire confiance Ă ce vieux lutin, et il a vraiment envie de le croire, vu ces merveilles quâil a dans son grand sac Ă dos.
Notre lutin sautille dans la neige fraĂźche, les cristaux de neige sâenvolent, scintillent de mille feux au soleil. Il continue son voyage en direction du nord, il lui reste encore plusieurs centaines de kilomĂštres Ă parcourir et plus que 9 jours pour arriver Ă temps⊠Il ne sâen Ă©tait pas rendu compte tout de suite, mais les heures de jour se faisaient de plus en plus courtes. Le soleil ne pointait son nez que quelques minuscules heures et bientĂŽt notre lutin nâaurait plus de lumiĂšre de soleil.
Il arrive maintenant aux abords dâune immense riviĂšre. Il se dit quâil allait la longer sur plusieurs kilomĂštres pour lui faciliter la progression qui devient plus difficile avec la neige glacĂ©e.
AprĂšs quelques heures, il dĂ©couvre comme une immense carriĂšre, un endroit oĂč la colline semble comme « mangĂ©e » par les humains. AprĂšs plusieurs jours dans des paysages purs, naturels, notre lutin se sent presque mal Ă lâaise Ă lâapproche de cette « civilisation ». Mais la curiositĂ© Ă nouveau prend le dessus.
Il sâapproche de la carriĂšre et dĂ©couvre des petits hommes qui travaillent une matiĂšre grise, brillante, en chantonnant en coeur. Certains creusent la roche pour en extraire une matiĂšre presque mĂ©tallique, mais Ă©trangement « molle », ils la donnent ensuite Ă 4 bonhommes qui roulent dessus avec leurs corps tout ronds pour aplatir le mĂ©tal comme une pĂąte Ă gĂąteau, puis dâautres bonhommes prennent ces couches fines pour crĂ©er des rouleaux, et enfin dâautres dĂ©coupent et crĂ©ent des espĂšces de boites rondes⊠Juste Ă cĂŽtĂ©, une Ă©quipe de bonhommes, avec des pinceaux, dessinent sur des plateaux transparents de sublimes motifs. Des branches, lâenvolĂ©e de feuilles, des flocons ou encore des illustrations de Rennes, ils semblent vouloir capturer la nature et la figer dans ces peintures.
Et tout au bout de cette chaĂźne de bonhommes, une jolie lutine sâamuse Ă dĂ©couper ces peintures pour crĂ©er comme un couvercle pour chacune des boites de mĂ©tal.
Incroyable, elle les empile une à une, monte ensuite sur une échelle tellement la pile est haute !
Elle a un sourire jusquâaux oreilles, tellement elle a maintenant une quantitĂ© dingue de sublimes boites, prĂȘtes.
Le lutin comprend enfin, câest un atelier de boites pour ranger les trĂ©sors !!! Mais bien sĂ»r, câest ça ! Juste Ă cĂŽtĂ© de la carriĂšre, des rennes sont dĂ©jĂ lĂ , prĂȘts Ă vite emmener les boites tout lĂ haut, au village.
Notre lutin comprend que ce nâest pas juste un village qui participe Ă la crĂ©ation des trĂ©sors du PĂšre NoĂ«l, mais tout un pays, des lutins de chaque rĂ©gion de cette contrĂ©e magique qui, en fonction de leur matiĂšres premiĂšres, de leur savoir-faire, amĂšnent peu Ă peu chaque Ă©lĂ©ment qui sont ensuite combinĂ©s, emballĂ©s, et dĂ©posĂ©s dans les hottesâŠ
Bon cette fois-ci il doit se grouiller, comme il le dit si souvent lorsquâil doit lui aussi crĂ©er ces trĂ©sorsâŠ. Plus de temps Ă perdre, le village est encore loin, et quand il voit tous ces lutins, bonhommes, lutines qui mettent toute cette belle Ă©nergie Ă la crĂ©ation de ces merveilles, ça lui donne encore plus de courage d'affronter leâŠ. Grand NordâŠ
L'histoire de... chapitre quinze
Notre lutin remonte le plus vite possible vers le Grand Nord. La lumiĂšre devient de plus en plus faible, le soleil dĂ©passe Ă peine quelques minutes de lâhorizon durant la journĂ©e. Il marche dans la nuit et pourtant, grĂące aux cristaux de neige qui semblent reflĂ©ter quelque chose, il a lâimpression dâavoir une douce lumiĂšre de bougies qui lâaide Ă trouver sa route. LĂ haut, les Ă©toiles scintillent, mais on dirait que la douce lueur vient dâailleurs. La lune est cachĂ©e, mais alors de oĂč peut provenir cette lumiĂšre?
Il sâarrĂȘte un instant et regarde le ciel. AprĂšs un petit temps pour adapter sa vue dans la pĂ©nombre, il dĂ©couvre comme un nuage de petits ⊠ĂȘtres qui volent en direction dâune colline Ă quelques kilomĂštres de lĂ . On dirait des petites elfes, et leurs ailes brillantes dĂ©gagent cette douce lumiĂšre qui vient faire briller la neige !
Il dĂ©cide de suivre la mĂȘme direction et dĂ©couvre, au pied de la colline, une jolie maison toute ronde, avec un toit en chaume et des murs en bois. Il sâapproche, il entend des clochettes qui sonnent sans arrĂȘt, avec un son cristallin. Quelle belle image de dĂ©couvrir, Ă lâintĂ©rieur, une vieille lutin, avec des petites elfes sur ses Ă©paules, dâautres qui sâenvolent, qui arrivent, tournoient autour dâelle.
Au mur, la lutine accroche avec un tout petit clou en mĂ©tal rouge, des parchemins avec des Ă©critures dorĂ©es⊠La lutine parle un langage trĂšs trĂšs spĂ©cial avec les elfes, qui viennent lui glisser Ă lâoreille un message dont il ne comprend pas un mot.
A son arrivĂ©e, la lutine lâinvite Ă sâasseoir et Ă observer le bal des petites elfes. Elles tournoient, viennent glisser une Ă une un message Ă lâoreille pointue de la lutine, cette derniĂšre Ă©crit avec une encre incolore un mot ou deux sur un parchemin, la petite elfe vient ensuite survoler le parchemin et, en battant encore plus fort des ailes, dĂ©pose de la poussiĂšre brillante qui colore lâĂ©crit de la lutine. Et Ă cet instant, lâelfe vient se reposer quelques secondes sur lâĂ©paule de la lutine, et repart.
Notre lutin est captivé par ce spectacle féérique.
Une nouvelle elfe arrive et, lorsquâelle sâapproche de lâoreille de la lutine, cette derniĂšre Ă©clate de rires et un sourire Ă©claire son visage. La petite elfe semble aussi toute excitĂ©e, mais que se passe-t-il ?
Notre lutin ose alors interrompre ce magnifique bal et demande Ă la lutine si elle peut lui raconter ce quâelle fait, et pourquoi elle a rit Ă chaudes larmes.
« Petit lutin, je vais te dĂ©voiler ce secret, car je sais que tu as dans ton sac dĂ©jĂ plusieurs trĂ©sors que personne dâautre que les lutins du pĂšre NoĂ«l n'a le droit de connaitre lâhistoire. Promet moi une chose⊠De raconter cette histoire au village quand tu arriveras, tu le promets ? » Notre lutin promet bien sĂ»r oui, impatient de connaitre lâhistoire de la veille lutine.
« Et bien petit lutin, ces petites elfes viennent me raconter les rĂȘves des enfants, des femmes, des hommes de la Terre et jâĂ©cris ces rĂȘves sur les petits parchemins que tu vois sur les murs. Ces parchemins, la nuit tombĂ©e, sâenvolent en direction du Nord et arrivent presque par magie Ă lâatelier du village. Câest comme ça que les lutins vont pouvoir prĂ©parer les cadeaux qui seront dĂ©posĂ©s dans les hottes du pĂšre NoĂ«l. »
« Incroyable dit notre lutin. Mais comment sâenvolent-ils ? Et quâest-ce qui tâa fait rire ? »
«La poudre dâailes des elfes donne lâĂ©nergie qui va les souffler jusquâau village. DĂšs que la lumiĂšre des Ă©toiles auront fait briller les mots Ă©crits. Câest pour ça quâils sâenvolent la nuit. »
« Et tu sais, il se passe des fois des instants vraiment magiques ici. Tout Ă lâheure, une petite elfe mâa confiĂ© le rĂȘve dâune belle femme, qui rĂȘvait dâavoir une bague gravĂ©e dâun dessin quâelle portait fort dans son coeur, un symbole quâelle partageait avec son mari, pour avoir un peu de son amour toujours avec elle. Et bien vois-tu petit lutin, jâavais reçu il y a quelques jours un message dâune autre elfe, qui mâavait confiĂ© le rĂȘve de son mari, qui rĂȘvait dâoffrir Ă sa douce femme une bague avec ce symbole gravĂ©, pour que leur amour soit partout avec elle. »
« Oui petit lutin, la magie de NoĂ«l câest aussi ça, faire vivre lâamour au delĂ dâun rĂȘve. »
Le petit lutin reçu le parchemin avec lâĂ©criture dorĂ©e, quâil devra amener lui mĂȘme au village. Mais attention, il lui faudra le garder prĂ©cieusement la nuit dans son sac bien fermĂ©, pas que la lumiĂšre dâĂ©toiles le fasse sâenvoler, car une seule bague doit arriver Ă la belle. Le lutin repris sa route vers le Nord...
L'histoire de... chapitre seize
Notre lutin continue sa route vers le Nord. Il longe des lacs gelĂ©s, les arbres se font de plus en plus rares, les rennes le regardent passer sans trop dâintĂ©rĂȘt. Notre lutin, en voyant ces troupeaux, se laisse rĂȘver de ce voyage en traineau Ă travers le monde le 24 au soir. Est-ce que ça existe vraiment ? Ăa lui semble tellement fou quâil puisse parcourir la Terre mais⊠aprĂšs toutes ces magnifiques rencontres notre lutin ne doute quasi plus que lâimpossible soit faisable pour ce sacrĂ© pĂšre NoĂ«l⊠et sa folle brigade de lutins !
Il continue son voyage en courant mais commence Ă avoir froid, ses doigts gelĂ©s lui rappellent quâil nâest pas habituĂ© au grand Nord.
Il voit entre les arbres une petite maison dont sâĂ©chappe de la fumĂ©e. Une hutte chauffĂ©e pense-t-il, ce serait bien de demander si il peut sây rĂ©chauffer quelques instants. Il sâenfonce entre les arbres dans une Ă©norme couche de neige super lĂ©gĂšre. Il entre-ouvre la porte et fait signe Ă une vieille dame Ă lâintĂ©rieur si il peut entrer et se rĂ©chauffer. La vieille dame lui installe un siĂšge Ă cĂŽtĂ© du poĂȘle Ă bois et lui sert un thĂ© brulant. Ici, il a compris quâen cas de besoin il peut toujours entrer dans une maison. Les Samis sont si gentils, si accueillants, et savent comment communiquer par un simple regard.
La vieille dame reprend alors ce quâelle Ă©tait en train de faire Ă son arrivĂ©e. Le lutin dĂ©couvre lâampleur de sa tĂąche. Lâentier de la maisonnette est remplie de piles et de piles de gros pulls en laine quâelle sâamuse Ă tricoter. Car oui, elle rigole Ă chaque crĂ©ation. Notre lutin comprend comprend ce qui lâamuse, elle rigole dâimaginer ces lutins qui joueront avec le pompon rouge du nez du Renne sur celui-ci, la musique que dâautres vont faire Ă cause des clochettes quâelle a fixĂ© sur celui-lĂ , ou encore des ribambelles de petits rennes quâelle sâamuse Ă crĂ©er sur certains pulls en les imaginant bouger en mĂȘme temps que ces lutins du village Ă lâatelier, lorsquâils les enfileront. Car oui, ces pulls sont pour les lutins, pour quâils aient bien chauds pour les derniĂšres heures de fabrication mais aussi et surtout lors du grand voyage !
Des pelotes de laine rouge, verte, dorĂ©e, blanche, brune et des montagnes de pompons de toutes les couleurs recouvrent le sol de la maisonnette, et notre vieille dame sâamuse Ă en prendre une, puis une autre, puis un pompon, en tricotant Ă vive allure. En rĂ©alitĂ©, elle devait Ă lâorigine ne faire que de simples pulls, mais elle ne pouvait pas sâempĂȘcher de crĂ©er des pulls complĂštement improbables et de plus en plus extravagants.
Son plus grand bonheur, lui confia la vieille dame, câest de les entendre rigoler entre eux sur le traineau durant le grand voyage, en comparant leurs pulls, quel bien ça lui fait de les entendre rires !
La veille dame regarde le lutin et vois les yeux brillants. Il avait les larmes aux yeux. Pourquoi lui demande la vieille dame es-tu triste, alors que je crée des pulls qui devraient te faire rire ?
En plongeant son regard dans les grands yeux du lutin, elle compris, elle a vu ce souvenir si doux, si intense, de notre lutin auprĂšs de sa douce grand maman, au coin du feu ensemble â€ïž.
Ni une ni deux, elle prend ses aiguilles à tricoter, une pelote et une autre et une autre, un pompon doré, et en quelques instants notre lutin voit naßtre un pull tellement joli, avec une famille de lutins auprÚs du feu, un soir de Noël, qui écoutaient le son des clochettes du troupeau de Rennes qui arrive.
Notre lutin, les yeux toujours brillants mais une chaleur intense tout au fond du coeur repris son grand sac Ă dos et passe la porte, aprĂšs un dernier regard Ă cette si douce grand maman.
Il Ă©tait maintenant prĂȘt Ă affronter les longues plaines du grand Nord.
L'histoire de.... chapitre dix-sept
Notre lutin parcourt maintenant de longues plaines gelĂ©es, un vent glacĂ© fait tournoyer des nuages de neige brillante. Dans cette pĂ©nombre du grand Nord, notre lutin est Ă©merveillĂ© comme les cristaux de neige peuvent briller Ă ce point, et chaque plan dâeau gelĂ© est un spectacle Ă lui tout seul, avec des reflets bleus, verts, on dirait presque des lacs de pierres prĂ©cieuses.
Il voit maintenant une forme étrange au loin, ça semble de la glace, comme une construction. Il se réjouit déjà de découvrir à nouveau une création de cette contrée définitivement magique !
A lâapproche de cette Ă©trange construction, il entend des cris et des rires, une ambiance trĂšs festive se dĂ©gage des murs de glace qui maintenant se dessinent clairement devant lui. Il entre dans ce « parc » de glace qui semble comme de gigantesques toboggans taillĂ©s de glace. Des Samis (habitants de Laponie) poussent, tirent dâincroyables petites⊠luges⊠Ils montent tout en haut des toboggans de glace et sâĂ©lancent Ă vive-allure, Ă chaque contour ils rient, crient, lĂšvent les bras, ils sont comme fous. Hahahahha, qui a dit que les gens du Nord Ă©taient tristes et ronchons ?
Incroyable ces Samis. Tout Ă coup, notre lutin voit un attroupement autour dâun homme qui est arrivĂ© avec une luge sublime. On dirait une luge de course. En sâapprochant, notre lutin comprend que lâhomme qui rigole avec les Samis, prĂȘt Ă sâĂ©lancer avec sa luge dans le toboggan, cet homme serait donc, si notre lutin a bien compris un grand grand champion de luge, un des plus grand du pays ! Et lui qui est lĂ , en toute simplicitĂ©, Ă rigoler, faire des photos, raconter sĂ»rement des tonnes dâanecdotes de ses courses, gĂ©nial, quel si beau tableau de voir ce grand monsieur parmi ce peuple adorable.
Notre lutin serait bien resté avec eux, mais il doit reprendre sa route, il promet par contre de revenir voir ce grand champion, bientÎt !
L'histoire de... chapitre dix-huit
Notre lutin, en marchant, courant, se rappelle alors sa discussion avec la fĂ©e, Ă lâatelier. Lui qui avait perdu tout espoir, toute Ă©nergie de continuer. Lui qui avait perdu la foi en lâexistence du PĂšre NoĂ«l⊠Elle ne lui avait pas donnĂ© le choix. Il devait aller le rencontrer, le plus vite possible. Sa vie en dĂ©pendait, lui avait dit la fĂ©e.
Si il avait le moral tout triste au dĂ©but de son voyage, il avait rencontrĂ© tant de gens incroyables, vĂ©cu des histoires rocambolesques, féériques, dĂ©couvert tant de secrets des lutins du pĂšre NoĂ«l qui, en rĂ©alitĂ©, sont cachĂ©s dans toute la FinlandeâŠ
Perdu dans ses pensĂ©es, notre lutin semble avoir dĂ©viĂ© un peu de sa trajectoire. Il dĂ©couvre au loin, un immense plan dâeau, il sent lâodeur de lâair marin, iodĂ©, et dĂ©couvre des grands oiseaux blancs dans le ciel.
Peu Ă peu il sâapproche et comprend quâil arrive tout au bout du golf de Botnie, un bras de mer qui sĂ©pare une partie de la Finlande de la SuĂšde. Quelle incroyable vue, il voit ces vagues puissantes sâĂ©craser contre les rochers, les jets dâeau sur les berges semblent cristalliser en quelques minutes seulement. De magnifiques formes glacĂ©es se crĂ©ent sur les arbres, on dirait presque que les gouttes dâeau crĂ©ent dâincroyables boules de Noel en glace. Le spectacle est plus beau que tout ce quâil avait pu voir dans sa petite vie de lutin.
DerriÚre lui se dresse une ville colorée, qui contraste avec ce paysage bleu glacé. Il se lance alors dans les ruelles si jolies et pourtant⊠Plus notre lutin avance, plus il ressent comme une morosité, comme si la ville avait perdu son énergie, comme lui, quand il était à l'atelier, il y a quelques semaines déjà .
Il découvre des messages « graffés » sur les murs, sur les bancs, sur le sol. Des panneaux en bois remplacent de nombreuses vitrines. Il ne croise personne, derriÚre les vitres il devine de temps en temps un petit bonhomme qui se cache, et qui disparait pour ne pas se faire voir.
Que peut faire notre lutin pour faire revivre cette si belle ville ? Elle a besoin de crĂ©er, de vivre, de jouer, rire, pleurer aussi, elle a besoin de spectacles, de dessins, de chants, de danse ! Elle a besoin de magieâŠ.
Il compris que lui tout seul il ne pourra pas tout de suite faire quelque chose, mais il se promet de revenir, avec un grand camion, un camion qui pourrait se dĂ©plier et crĂ©er une scĂšne de théùtre, ou chaque artiste ferait rire, chanter, danser, jouer ce petit bout de monde, jusquâĂ ce que eux aussi, puisse redevenir ces lutins qui donnent vie aux rĂȘves.
Le voici déjà à courir en direction du Mont Korvatunturi, il ne lui reste pas beaucoup de temps et la route est encore longue..
La suite, demain !
L'histoire de... chapitre dix-neuf
Notre lutin est encore si touchĂ© de cette ville Ă©teinte, comment est-ce possible de faire descendre lâĂ©nergie de toute une ville⊠pourtant peuplĂ©e de merveilleuses personnes⊠Il reviendra, câest sĂ»r.
Il continue son pĂ©riple vers le Nord, pensait pouvoir rejoindre rapidement les grandes plaines glacĂ©es, il ressent ce besoin fort de nature, de calme, de sentir lâair froid, les odeurs des arbres, les bruits des rennes qui sâamusent au loin.
Et pourtant le voilĂ tout Ă coup face Ă un spectacle complĂštement dingue. Une jeune Sami est devant lui, le ventre tout rond se devine malgrĂ© les couches de fourrures quâelle porte pour se tenir chaud. Elle est assise sur un rocher, visiblement fatiguĂ©e, peut ĂȘtre dĂ©jĂ des signes que le bĂ©bĂ© est proche de voir le jour⊠mais ils sont tous les deux loin de tout. Comment a-t-elle pu se retrouver au milieu de cette plaine glacĂ©e ? Elle le regarde, ses yeux sont remplis de tant dâĂ©motions. Il y voit de lâamour fou, de la peur aussi, et cette magie quâil avait dĂ©couvert dans les yeux des Samis quâil avait rencontrĂ© durant son voyage. Et là ⊠notre lutin aprĂšs ces jours et ces jours Ă traverser des endroits fous, arides, Ă affronter ses propres craintes, ses doutes, il a toujours eu la foi dây arriver, Ă aucun moment il nâavait doutĂ©. Mais lĂ âŠ. Un bĂ©bĂ© est sur le point de naĂźtre Ă ses cĂŽtĂ©s, et vraiment il nâa mais aucune idĂ©e de comment faire, quoi faire, la panique le submergeâŠ
Il se fait tard et la nuit sâinstalle, avec le froid qui sâintensifie⊠Il dĂ©cide alors dâouvrir son grand sac, il va bien trouver une solution.
En ouvrant, sâĂ©chappe un tourbillon brillant, dorĂ©, ouiiiii lâelfe aux rĂȘves, elle Ă©tait encore lĂ avec le message de la femme, vous vous en rappelez ? Un Ă©toile a suffi Ă lui donner juste lâĂ©nergie de sâenvoler, avec le rĂȘve. Le lutin se dit que si il y a bien un moment oĂ» la magie doit opĂ©rer, câest ici et maintenant. Le lutin appelle lâelfe, et lui dit que ce nâest pas le rĂȘve quâil faut transmettre, mais une demande dâaide Ă tout le peuple, la nature, les animaux qui sont sĂ»rement tout prĂšs, il a besoin dâaide pour ce trĂ©sor qui va naĂźtre. Lâelfe tourbillonne autour du lutin, et il comprend alors que oui, elle va chercher de lâaide. Il la voit disparaitre en direction du NordâŠ. Le doute sâinstalle.. Il est seul avec cette future maman, pas dâabri, pas dâendroit pour accueillir ce trĂ©sor. Est-ce que l'elfe a vraiment compris son message, a-t-elle une idĂ©e de comment l'aider?
Et lĂ il voit arriver un troupeau de Rennes et une veille lutine sur le dos dâun des plus beau renne. Elle a des fourrures avec elle, et une grande sacoche qui semble comme ⊠brillante.
Elle arrive à ses cÎtés, son regard est si apaisant, oui elle est là et va aider ce petit ange à voir le monde pour la premiÚre fois.
Elle installe rapidement des fourrures au sol, et au centre dépose sa sacoche. Elle en sort une grosse boule qui ressemble à une perle remplie de feu. Elle est chaude, dorée.
La Sami sâinstalle tout prĂšs de cette Ă©norme boule chaude, la vieille lutine la recouvre de fourrures chaudes et les rennes se couchent tout autour des deux femmes. Elles le regardent de leurs yeux profonds, il y lit un MERCI, si chaud, si intense. Il sait quâelle est en sĂ©curitĂ©, mais il sait aussi que maintenant il doit laisser la magie de la vie prendre le relai.
Merci petite elfe dâavoir Ă©tĂ© lĂ .
Notre lutin espĂšre de tout coeur avoir des nouvelles de ce petit bout qui naitra cette nuit, entourĂ© de Rennes et avec lâaide de cette vieille lutine. Il espĂšre â€ïž
La magie existe⊠Il en est maintenant convaincu.
La suite, demain â€ïž
L'histoire de... chapitre vingt et un
Le lutin est excitĂ© comme un fou. Il court il court il court, heureux dâarriver bientĂŽt au village, il rĂȘve de son beau projet, son Ă©nergie remonte, elle bout dans son pâtit coeur, il la sent frĂ©mir dans ses mains, ses doigts⊠Il repense Ă sa fĂ©e, et oui, elle avait raison de lâenvoyer faire ce pĂ©riple. Plus que la simple rencontre avec le PĂšre NoĂ«l, câest un voyage de vie, un voyage de rĂȘve, un voyage de magie quâil est en train de rĂ©aliser et, il en est sĂ»r, il en sortira encore plus passionnĂ©, plus crĂ©atif, plus fou, et ça, câest ⊠la vie :)
Heureux dâavancer dans son voyage, il arrive dans un petit bois tout mignon, avec des Ă©picĂ©as recouverts dâune Ă©norme couche de neige. Il voit entre les branches des lueurs bleues, rouges, oranges, roses, ça lui rappelle le spectacle de la nuit derniĂšre et pourtant la lumiĂšre ne vient pas du ciel, il voit une grande roue aussi⊠Il continue Ă avancer, et entend une musique, des chants, des rires aussi⊠ça doit certainement ĂȘtre un groupe de Samis qui fĂȘtent quelque chose !
Il sâapproche encore et dĂ©couvre une folle Ă©quipe de lutins, tous habillĂ©s avec des pulls de la vieille lutine de NoĂ«l. Mais que fĂȘtent-ils ?
Il fĂȘtent la nuit le premier jour de lâhiver bien sĂ»r !!
A quoi ressemblent une fĂȘte de lutins ?
ImaginezâŠ.Une Ă©quipe de lutins qui crachent du feu, ceux qui jouent avec des torches lumineuses pour crĂ©er des dessins dans la nuit, dâautres qui font du break dance, ou encore celles qui chantent dâincroyables chants de NoĂ«l qui rĂ©sonnent dans la nuit.
Oui, ces lutins savent fĂȘter, ils aiment partager, crĂ©er, ils vous font penser Ă qui ?
Notre lutin aime ce peuple, ces Samis, etâŠ. Vu ce quâil a dĂ©couvert durant son voyage, il se rĂ©jouit dâarriver au village⊠ça risque dâĂȘtre trĂšs trĂšs trĂšs trĂšs festif⊠vous vous rĂ©jouissez aussi ?
Bon allez petit lutin, encore âŠ.. km. 2 jours et demi. Il faut se⊠grouiller.
L'histoire de... chapitre vingt
Plus que quatre jours, et encore, notre lutin doit si possible arrive tĂŽt le matin du 24, au village, les lutins ont besoin des trĂ©sors cachĂ©s dans son sac Ă dos, pour apporter cette touche de magie Ă plusieurs merveilles qui lâattendent.
Il continue Ă avancer dans cette immense plaine glacĂ©e, sombre et brillante Ă la fois, sous un ciel Ă©toilĂ©. Il marche, court parfois, il sent le froid qui lui pique le visage, et pourtant au fond de lui il sent cette chaleur intense, comme si une boule dâĂ©nergie brulait encore plus en lui quâavant. Il a retrouvĂ© son Ăąme dâenfant, son envie folle de crĂ©er. Il rĂȘve de pierres prĂ©cieuses comme un feu dâartifice, une crĂ©ation qui scintillerait avec plein plein plein de couleurs. Dans sa tĂȘte les images tournent, valsent, pĂ©tillent !
Il regarde le ciel et dĂ©couvre un spectacle Ă©poustouflant. Des aurores borĂ©ales ont envahi lâhorizon, comme des vagues de couleurs, dâun Ă©clat exceptionnel. Il ne peut sâempĂȘcher de marcher le regard capturĂ© par ce spectacle, il tourne sur lui mĂȘme pour suivre ces couleurs qui valsent dans le ciel, il ne veut perdre aucune seconde de ce trĂ©sor de la nature, grandiose.
Il repense alors Ă son rĂȘve Ă lui, crĂ©er un feu dâartifice, un spectacle quâil produirait sur un bijou dâexception oĂč il sertirait les pierres prĂ©cieuses les plus belles du monde.
Sans pouvoir se retenir, il sort de son sac son calepin, et dessine un projet, et un autre, et encore un autre. Il en imagine un comme un festival de couleurs intenses, avec des saphirs, des topazes, des diamants, un festival de rouge, orange, rose, bleu turquoiseâŠ
Un deuxiĂšme lui vient en tĂȘte inspirĂ© de la chaleur des couleurs dâautomne quâil avait eu la chance de vivre en dĂ©but de son pĂ©riple dans les forĂȘts au pied du Cervin. Il a envie de beau, de crĂ©ations, de rendre vie Ă ses rĂȘves les plus fous, il nâarrive plus Ă sâarrĂȘter de crĂ©er.
Il dessine enfin cet immense feu dâartifice, Ă©clatant de toutes parts, Ă©poustouflant⊠Celui-ci, ce sera son rĂȘve Ă lui, quâil amĂšne lui mĂȘme jusquâĂ lâatelier du village, et il va le crĂ©er, de ses propres mains, oui il le fera !
Il range son calepin et se remet Ă courir tant il a envie de crĂ©er encore encore encore, et surtout concrĂ©tiser ce rĂȘve complĂštement fou !!!
L'histoire de... chapitre vingt-deux
Notre lutin court dans la neige, il sait que le temps presse. Il voit des bĂątiments au loin, un panneau en bois marque lâarrivĂ©e dans cette jolie ville de SankylĂ€. Les abords de la ville sont si jolis, on y trouve des petites maisonnettes trĂšs colorĂ©es, des bleues, des jaunes, rouges, oranges, des teintes qui contrastent avec le blanc glacĂ© de la plaine.
A quelques pas, il voit une hutte construite dans la terre, recouverte de glace et de neige. Il se rappelle, sa premiĂšre rencontre lors de son pĂ©riple, lorsquâil a poussĂ© la petite porte de la hutte en terre, vous vous en rappelez vous aussi ? Le Sami lâavait accueilli, il Ă©tait transis de froid, et le Sami lui avait offert une boisson douce, sucrĂ©e, qui lâavait emmenĂ© dans un voyage féérique incroyable. Il voit, en sâapprochant, comme un tourbillon dorĂ© survoler la hutte. Ouiiii, ce sont Ă nouveau des petites elfes ! Mais que font-elles lĂ ? Et pourquoi se sont-elles arrĂȘtĂ©es, elles devraient aller jusquâau village !
Il voit que les elfes tournoient, arrivent, puis certaines repartent, il doit se passer quelque chose de spécial dans cette hutte.
Il pousse Ă nouveau la petite porte de peau, et dĂ©couvre un lutin si vieux quâil doit avoir 100 ans au moins ! Son regard dĂ©gage une telle douceur, les rides de sourires forment comme des rayons de soleil autour de ses yeux.
Des elfes viennent lui dire des secrets Ă lui aussi, il Ă©crit son petit papier et lâenroule dĂ©licatement, le place dans une immense panier en bois, dans un petit sachet en lin beige.
Dâautres elfes viennent et il voit une elfe prendre un petit sachet, une autre un deuxiĂšme, comme si les sachets attendent le « feu vert » dâune elfe pour ĂȘtre amenĂ© au village.
Le Sami invite notre lutin Ă sâasseoir quelques petites minutes au coin du feu, il va lui expliquerâŠ
Les petits papiers roulĂ©s sont des rĂȘves qui, Ă priori ne pouvaient pas se rĂ©aliser. Mais notre vieux lutin, lui, croit encore plus Ă la magie, et a lancĂ© une mission Ă ses elfes. Elles devaient aller dĂ©couvrir des gens qui aimeraient du fond du coeur permettre que ces rĂȘves impossibles se rĂ©alisent. Des gens qui ont simplement comme rĂȘves de rendre dâautres personnes heureuses. Comme une grande famille qui, par solidaritĂ©, veut plus que tout le bonheur du monde.
Et bien ces elfes en trouvent, et reviennent voir ce vieux lutin pour rĂ©aliser ces rĂȘves impossibles.
Et vous, doutez vous encore que la magie existe ?
Notre lutin nâen doute plus, mais il doit vraiment se dĂ©pĂȘcher, il a encore plus de 250km Ă faire, lĂ le temps presse.
Il remercie dâun regard ce vieux lutin, qui lui confie un petit papier roulĂ©, ce sera sa mission, le donner Ă un des lutins de lâatelier, il saura lequel⊠en arrivant.
La suite, demain !
L'histoire de... chapitre vingt-trois
DerniĂšre ligne droite, il lui reste quelques heures pour atteindre le village. Notre lutin traverse des plaines, devine au loin des petites villes qui semblent vraiment trop jolies, rien que leur nom donne envie dâaller les dĂ©couvrir. En passant prĂšs de Tanhua, il longe un magnifique plan dâeau gelĂ©, traverse des collines dâEpicĂ©as, durant plusieurs heures il ne croise que des Rennes qui semblent plus sauvages que ceux qui lâont accompagnĂ© jusque lĂ . Il voit un panneau en bois gravĂ© dâun nom tellement inspirant « Ruuvaoja »⊠Savez vous ce que veut dire ce nom ? Bon, on vous le dĂ©voilera juste aprĂšsâŠ
Notre lutin avance, marche, court, il se presse dâarriver, il est si prĂšs du village, il sent lâĂ©nergie lâenvahir, une chaleur qui adouci lâair froid piquant qui lui pique les joues.
Il ne lui reste que quelques kilomĂštres seulement et lĂ , devant notre lutin, des immenses gorges aux parois glacĂ©es, et tout au fond, plusieurs mĂštre plus bas, une riviĂšre complĂštement gelĂ©e. DĂ©pitĂ©, le lutin nâa aucune idĂ©e de comment passer cet obstacle. Il doit absolument continuer ! Il remonte les gorges, Ă la recherche dâune passerelle, il doit bien y avoir une route pour rejoindre le village, il ne peut pas abandonner si prĂšs du but.
Il marche, marche, marche, Ă©puisĂ©. Il a froid Ă nouveau, il sent ses doigts commencer Ă perdre de leur sensibilitĂ©, ses articulations lui font si mal. Il sâarrĂȘte un instant, sâassied sur un gros tronc dâarbre, prend sa tĂȘte entre ses mains. Comment faire, mais comment faire !
Il ouvre son sac, peut ĂȘtre la magie va-t-elle opĂ©rerâŠ. Sans trop savoir ce quâil cherche, il dĂ©couvre un Thermos que, surement, le vieille lutine a glissĂ© en secret avec la fourrure quâelle lui avait offert. Il porte Ă sa bouche et goute un liquide doux, un peu piquant, Ă©picĂ© mĂȘme. Il est presqueâŠ. Chaud. Il continue Ă boire, sent son regard se troubler, sa tĂȘte tourne, il se sent mal, brulant, mais que lui arrive-t-il ?
Il se lĂšve, et voit devant lui se dresser maintenant des piles et des piles de boites mĂ©talliques. Son esprit est embrumĂ© par ce breuvage Ă©trange, et pourtant ces boites semblent rĂ©elles. Il les touche, elles sont bien lĂ , et peut ĂȘtre quâelles contiennent quelque chose qui pourrait lâaider !
Il en ouvre une, vide. Une deuxiĂšme, vide. Une troisiĂšme, encore vide. Et ainsi de suite. FrĂ©nĂ©tiquement il les ouvre, une Ă une, elles sont toutes vides, mais quâest-ce que câest que cette mascarade ! Il doit y avoir une solution, câest certain, mais laquelle⊠aprĂšs une centaine de boites vides ouvertes, il dĂ©couvre Ă lâintĂ©rieur un paquet de vis, des boulons, un tournevisâŠ. Et lĂ il comprend. Toutes les boites ont des petits trous sur les cĂŽtĂ©s, il va pouvoir les mettre bout Ă bout, et construire une passerelle, oui câest ça la solution !!!
Il empile, visse, empile, visse, empile, visse et encore encore encore. Ses doigts sont ensanglantĂ©s, il continue, il trouve tout au fond de lui les derniĂšres ressources pour y arriver. AprĂšs plusieurs heures de construction, il bascule la pile de boites etâŠ. Câest parfait. La passerelle est lĂ , juste devant lui. Fragile mais elle est lĂ . Notre lutin a peur, vraiment.
Il sâassied deux secondes encore, met son sac Ă dos, le sert fort Ă son dos, et prend son Ă©lan.
3âŠ.2âŠ..1âŠâŠ il sâĂ©lance, court court court trĂšs vite sur sa passerelle de fortune et saute sur la terre ferme de lâautre cĂŽtĂ©. Ouf, il y est arrivĂ©. Il regarde la passerelle etâŠ.. Elle sâĂ©croule, tombe au fond des gorges glacĂ©es dans un immense fracas.
Son coeur bat si fort.
Notre lutin regard vers le Nord. Et sâĂ©lance, plus que quelques heures et il y sera.
Demain il doit ĂȘtre arrivĂ© au village, mĂȘme si il doit courir toute la nuit il doit y ĂȘtre.
La suite, demainâŠ.
Ah oui, j'ai failli oublier... ce que veut dire le nom de cette ville « Ruuvaoja » ? Ăa veut direâŠ. Tournevis ;)
L'histoire de... chapitre vingt-quatre đ
Notre lutin est glacĂ©, Ă©puisĂ©, il a marchĂ© toute la nuit. Son dos, ses articulations, ses muscles, tout son corps est comme tĂ©tanisĂ© par le froid, la fatigue. Et pourtant⊠Au fond de lui bout une Ă©nergie folle que le fait tenir bon. Il va y arriver, il le sait. Il est presque transportĂ© hors de lui-mĂȘme, se voit marcher, comme s'il Ă©tait hors de son corps.
Il se sent presque⊠en transe, lorsquâil revient brusquement Ă la rĂ©alitĂ©. Des cloches tintillent juste de lâautre cĂŽtĂ© de la petite colline quâil est en train de gravir. Il devine des voix cristallines, il perçoit mĂȘmeâŠ.. ouiiiiii, des bruits de mĂ©tal, de marteaux, de limes, de fraises, des rires aussi, ouiiiii il arrive, il arrive !!!
Il court jusquâen haut de la colline et un spectacle Ă©poustouflant sâoffre alors Ă lui.
Sous un toit des guirlandes lumineuses sâagitent des dizaines et des dizaines de petits lutins en pulls rouges, des collants verts Ă rayures, des chapeaux pointus qui retombent avec une clochette Ă leur bout, ils ont de drĂŽles de petits chaussons rouges et verts, hahaha ils sont drĂŽles ces lutins !!!
Certains fabriquent des anneaux en argent, dâautres sont Ă leur Ă©tabli recouvert de pierres de toutes les couleurs, dâautres dessinent des Ă©toiles, des hĂ©licoptĂšres, des montagnes sur de jolis anneaux de couleurs, dâautres se lancent entre eux des boites avec de jolis dĂ©cors dâhiver, ils rigolent en dĂ©roulant des petits papiers dorĂ©s⊠ohhhhh le lutin se rappelle alors quâil a dans son grand sac un de ces petits papiers dorĂ©s Ă transmettre !
Il ouvre son sac et attrape le papier et hop hop hop ce papier sâenvole comme par magie jusquâaux mains dâun petit lutin qui lĂšve les yeux, le regarde et Ă©clate de rires. Hahaha, il vient de comprendre que ce petit papier Ă©tait un rĂȘve double, prĂ©cieusement gardĂ© par ce lutin qui vient dâapparaitre dans leur village secret. Il le regarde, lui fait signe de sâapprocher, car personne normalement ne devrait avoir le droit de voir ce village. Mais il voit que notre lutin porte bien plus quâun petit message, il a ce coeur de lutin de NoĂ«l qui bat, et qui brille tellement quâon le devine sous son gros pull chaud tricotĂ© par la veille lutin de la hutte.
Notre lutin sâapproche et le petit lutin, en secouant sa clochette, lui montre son sac. Il a quelque chose pour luiâŠ. Ouiii câest juste, il a un petit papier dorĂ© que le vieux lutin des rĂȘves impossibles lui avait donnĂ©. Il le sort du sac et le lui tend.
Le petit lutin avec son bonnet rouge dĂ©roule le papier et regarde Ă nouveau notre lutin⊠Il lui dit « joli lutin, ce rĂȘve lĂ , ce sera Ă toi de le crĂ©er ». Notre lutin en comprend pas ce dont il parle. De toute façon il a une autre urgence, donner les pierres prĂ©cieuses Ă la lutine qui les attend. Et puisâŠ. Câest cool des lutins, mais⊠Il est lĂ pour âŠ. rencontrer le fameux PĂšre NoĂ«l, enfin, sâil existe vraiment !
Il se prĂ©cipite dans la direction donnĂ©e par les petits lutins, et dĂ©couvre un peu Ă lâĂ©cart cette jolie lutine, entourĂ©e de jolis sacs en velours remplis de pierres prĂ©cieuses. Il arrive prĂšs dâelle, et dĂ©couvre ses crĂ©ations. Il ouvre son sac Ă nouveau, lui donne les petits sachets de velours que le vieux lutin lui avait confiĂ©. La jolie lutine le remercie dâun regard et lui montre, dans son sac, ses croquis, elle aimerait les avoir⊠Notre lutin, surpris, et visiblement sous le charme â€ïž, lui sort ses croquis et les dĂ©pose dĂ©licatement sur son Ă©tabli. La lutine lui glisse une main sur la joue, tendrement, et lui dit⊠« Ă tout bientĂŽt joli luttin, je dois d'abord terminer de donner vie aux rĂȘves les plus fous. »
Notre lutin a le coeur qui bat Ă 100km/h. Il pourrait bien avoir perdu le fil, le dĂ© Ă coudre et⊠ses bretelles sur ce coup. Il sâĂ©loigne en la regardant, sâencouble dans une guirlande, les lutins se mettent Ă rires Ă chaudes larmes et lui⊠aussi :)
Il tente de reprendre ses esprits, mais Ă quoi bon, quelle douceur cette lutine, il rĂȘve de lâemmener sur le traineau avec lui⊠Quoi ? Le traineau ? Mais quel traineau, hahaha il rĂȘve tout Ă©veillĂ© maintenant, tout va bien.
Il marche comme attiré comme un aimant par un son de clochettes plus puissant que les autres.
Et lĂ , juste devant lui, un sublime traineau en bois, brillant, de grands siĂšges recouverts d'Ă©paisses couvertures en fourrures, avec dâĂ©normes boites dĂ©jĂ remplies de milliers de cadeaux, et devant le traineau des rennes si beaux, si puissants, qui semblent excitĂ©s de la soirĂ©e qui approche.
A quelques pas de lĂ , notre lutin voit un feu de bois, etâŠ. Un Ă©norme chaudron en cuivre dâoĂč se dĂ©gage une douce odeur de thĂ© Ă la cannelle. Dans la pĂ©nombre notre lutin devine un homme trĂšs grand, de larges Ă©paules, notre lutin est Ă©bloui par les flammes du feu mais devine une barbe blanche, et des yeux qui brillent le fixentâŠ. « Petit lutin, vient mâaider Ă remplir les gourdes pour le voyage » dit le bonhomme dâune voix grave et puissante.
Notre lutin sâapproche, impressionnĂ©, et ⊠se glisse prĂšs de lui, les larmes aux yeux, tant il est Ă©mu.
Notre lutin et le bonhomme vont parler, parler, parler jusquâĂ ce que tout soit prĂȘt⊠Et la suiteâŠ
Pour lâinstant on sâarrĂȘtera lĂ car vous devriez aller dormir les petits. Nâoubliez pas de mettre des carottes et un verre de lait dans votre jardin. Ah oui, pour lâoccasion, si vous avez des sugus, vous pourriez aussi en mettre prĂšs de la cheminĂ©e ?
Bonne nuit, la mood family â€ïž prenez soin de vous
C'était l'histoire de votre lutin de Noël